Dire que la langue française n’a rien d’un terrain miné serait mentir. « Il a pris » ou « il a prit » ? Voilà la question qui échappe encore à bien des claviers. Entre hésitation, automatisme et faux amis grammaticaux, l’erreur s’est solidement installée dans les mails, les copies, parfois même sous la plume de professionnels aguerris.
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Pourquoi tant de confusion entre « il a pris » et « il a prit » ?
L’hésitation entre « pris » et « prit » a la peau dure. Rien d’étonnant, tant les subtilités du français savent jouer des tours aux plus attentifs. L’orthographe du verbe « prendre » cristallise ce genre de doute : visuellement, les deux formes se ressemblent, et à l’oreille, la différence s’estompe souvent. Mais c’est surtout la mécanique du système verbal français qui brouille les pistes.
D’un côté, le participe passé « pris » s’utilise avec l’auxiliaire « avoir » : « il a pris ». De l’autre, le passé simple « prit » ne sort du bois qu’à la troisième personne du singulier : « il prit ». Pourtant, l’analogie avec d’autres verbes du troisième groupe pousse à la confusion, comme si la logique d’un verbe se transposait à l’autre. L’usage oral, lui, gomme souvent ces nuances, mais à l’écrit, la langue française ne tolère aucun écart.
Pour clarifier cette différence, voici un point rapide :
- Pris : participe passé, à employer après un auxiliaire
- Prit : passé simple, réservé à la troisième personne du singulier
La grammaire française, avec ses tours et détours, laisse peu de place à l’improvisation. Ce que l’oral camoufle, l’écrit l’expose : la nuance entre « il a pris » et « il a prit » s’impose comme un test implacable. Les fautes foisonnent, y compris sur les réseaux ou dans certains médias. Pour déjouer le piège, il faut comprendre comment fonctionnent les verbes du troisième groupe et identifier précisément le rôle du verbe dans la phrase. Ce détail fait toute la différence pour qui tient à la précision de la langue française.
La règle expliquée simplement : comment distinguer « pris » de « prit »
Au cœur de la grammaire, la distinction entre « pris » et « prit » s’appuie sur la conjugaison, la construction de la phrase et, surtout, sur la présence ou l’absence d’un auxiliaire. Deux formes, deux usages bien distincts. L’une se construit obligatoirement avec « avoir », l’autre s’en passe totalement.
Le participe passé « pris » trouve sa place après l’auxiliaire « avoir ». C’est la structure classique du passé composé : « il a pris ». L’action est terminée, le verbe s’accorde parfois, mais la terminaison reste la même. La règle ne dévie jamais, peu importe la phrase.
À l’inverse, « prit » appartient au passé simple. Aucun auxiliaire à l’horizon : « il prit ». Ce temps, fréquent dans les récits, la littérature ou les textes solennels, marque une action ponctuelle, souvent éloignée du quotidien.
Pour récapituler :
- Pris : participe passé, toujours accompagné d’un auxiliaire (« il a pris »).
- Prit : passé simple, troisième personne, jamais d’auxiliaire (« il prit »).
La conjugaison de « prendre », comme celle de beaucoup d’autres verbes du troisième groupe, réclame de la vigilance. Pour éviter l’erreur, repérez la présence de l’auxiliaire « avoir » : s’il est là, c’est « pris » qu’il faut utiliser. S’il n’y a pas d’auxiliaire et que la phrase se teinte de narration, choisissez « prit ». C’est cette règle qui détermine l’emploi de « pris » et « prit ».
Des exemples concrets pour ne plus jamais hésiter
Dans la langue française, le contexte dicte l’usage
Quelques exemples tirés de situations réelles dissipent rapidement les doutes. Les règles d’orthographe prennent tout leur sens dès qu’elles s’incarnent dans des phrases concrètes. Observez comment la conjugaison de « prendre » module le sens et la structure selon le contexte.
- « Il a pris le train pour Paris ce matin. » : ici, le participe passé s’impose grâce à l’auxiliaire « avoir ». On est dans le passé composé, un temps courant à l’oral comme à l’écrit.
- « Elle prit la parole devant l’assemblée. » : le passé simple, sans auxiliaire, donne au récit une tournure littéraire ou formelle.
Un faux pas dans un courrier professionnel, et la faute d’orthographe saute immédiatement aux yeux. Écrire « il a prit » en début de phrase peut fragiliser la crédibilité du message et l’image de l’auteur. L’orthographe façonne la perception : elle apporte clarté et sérieux au propos.
Pour mieux cerner la différence, voici une comparaison directe :
Phrase correcte | Erreur courante |
---|---|
Il a pris rendez-vous. | Il a prit rendez-vous. |
Elle prit l’initiative. | Elle pris l’initiative. |
Le verbe « prendre », à la troisième personne, met en lumière la finesse des verbes du troisième groupe. La terminaison n’est jamais anodine : elle traduit la nature du temps et le registre du texte. Une attention particulière à chaque détail garantit la justesse de l’écrit.
Petites astuces pour retenir la bonne orthographe durablement
Des repères efficaces, loin des pièges
Entre « pris » et « prit », l’erreur ne fait pas de discrimination : même les plus aguerris peuvent se laisser surprendre. Heureusement, quelques réflexes simples suffisent à ne plus se tromper. Premier réflexe : vérifiez la présence d’un auxiliaire. Dès que « avoir », « être » ou un autre auxiliaire précède, le participe passé s’impose. On écrit donc toujours « il a pris ».
Pour le passé simple, c’est tout l’inverse : aucun auxiliaire. « Il prit » évoque la narration, la littérature, ou un récit au style soutenu.
- Avec un auxiliaire : participe passé pris
- Sans auxiliaire, sujet seul : passé simple prit
Envie d’un moyen mnémotechnique ? Le « t » final de prit rappelle le temps du passé simple. Ce « t » isolé signale une action ponctuelle, typique du récit, loin du présent.
La place du complément d’objet direct (COD) n’a aucune incidence sur l’orthographe de « pris » après « avoir ». Le participe passé du verbe « prendre » ne change pas, à quelques exceptions près qui n’affectent pas la terminaison.
Un autre repère : tentez la substitution avec des verbes du même groupe, comme « mis » ou « dit » : « il a mis », jamais « il a mit ». La même logique s’applique à « pris ». Cette astuce s’avère particulièrement utile dans l’écriture professionnelle, où la rigueur orthographique compte autant que la qualité du fond.
Conservez ce réflexe : la langue française multiplie les subtilités, mais en s’appuyant sur des méthodes claires et quelques automatismes, la confusion finit par disparaître. Seule la vigilance permet de naviguer sans faute entre « pris » et « prit ».