Le Shemagh, aussi appelé Keffieh, est bien plus qu’un simple morceau de tissu. Cet accessoire emblématique, qui trouve ses origines dans les régions désertiques du Moyen-Orient, est chargé d’histoire et de signification. Utilisé à l’origine pour se protéger du soleil brûlant et des tempêtes de sable, le Shemagh a évolué pour devenir un symbole puissant d’identité culturelle et politique. Au fil du temps, sa popularité s’est étendue au-delà des frontières, gagnant une place dans la mode mondiale et parmi les amateurs d’aventures en plein air. Son tissage unique, ses motifs et ses couleurs variés racontent une histoire riche et complexe.
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Le shemagh : origines et significations
Le keffieh, connu sous le nom de shemagh dans certaines régions, est une coiffe traditionnelle ancrée dans les coutumes du Moyen-Orient et plus spécifiquement de la Péninsule Arabique. Porté par diverses populations, dont les Palestiniens, les Assyriens, les Kurdes et les Bédouins, ce foulard traditionnel s’est imposé comme un élément incontournable de l’habillement régional. Sa notoriété s’est accrue durant la Révolte arabe de 1936-1939, où il devint un puissant symbole de résistance et d’identité nationale dans le monde arabe.
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Traditionnellement fabriqué en coton ou en viscose, le shemagh arbore des motifs qui peuvent varier d’une région à une autre, témoignant ainsi de la diversité culturelle du Moyen-Orient. En Irak et en Jordanie, ainsi que dans d’autres pays du Golfe Persique, il est aussi connu sous les appellations de ghutra ou muzzar, selon les variations locales et les pratiques vestimentaires.
L’association du keffieh avec les peuples du Moyen-Orient n’est pas seulement vestimentaire mais aussi politique. Les Palestiniens, en particulier, ont érigé ce foulard en symbole de leur cause, une visibilité accrue par des figures telles que Yasser Arafat qui en a fait son signe distinctif. Le keffieh, en tant que tel, incarne ainsi les luttes et les espoirs d’une nation en quête de reconnaissance et d’autodétermination.
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Au-delà de son aspect fonctionnel, de protection contre les éléments naturels hostiles, le shemagh s’est transformé en un accessoire de mode et d’expression personnelle. Les motifs et la manière de le porter peuvent révéler l’appartenance à un groupe ethnique, une région, voire une affiliation politique. Cette polyvalence en fait un objet d’étude riche pour qui s’intéresse aux entrelacs de la mode, de la culture et de l’histoire.
Les différentes façons de porter le shemagh
Le port du shemagh est un art qui reflète non seulement le style mais aussi l’identité culturelle de celui qui l’arbore. La manière la plus traditionnelle est d’utiliser un agal, un cordon circulaire qui maintient le foulard en place sur la tête. Ce dernier, souvent noir, contraste avec la blancheur éclatante du shemagh et souligne l’élégance de la dishdasha, vêtement long et fluide typique de la région.
Dans la péninsule Arabique, le shemagh est généralement posé sur la tête et plié en triangle, couvrant ainsi la chevelure. Le côté gauche est ensuite rabattu sur l’épaule ou maintenu sous le menton, tandis que le côté droit peut être passé autour du visage pour protéger du soleil, du sable et du vent. L’usage de l’agal n’est pas systématique et varie selon les préférences personnelles et les circonstances.
Pour les plus jeunes ou ceux qui adoptent une approche plus moderne, le shemagh peut être porté à la manière d’une écharpe, enroulé nonchalamment autour du cou, avec ou sans nœud, laissant les extrémités flotter librement. Cette méthode, plus décontractée, est prisée dans les milieux urbains et par ceux qui intègrent cet accessoire dans une garde-robe contemporaine.
Au sein des différentes factions politiques telles que le Hamas, le Fatah ou le FPLP, les couleurs du shemagh peuvent varier et sont souvent imbues d’une signification particulière. Le noir et blanc ou le rouge et blanc servent alors de marqueurs visuels, signalant l’allégeance à une cause ou une organisation précise. Le shemagh devient ainsi un puissant vecteur de communication sociale et symbolique, au-delà de son aspect purement esthétique.
Le shemagh dans la culture contemporaine
Le shemagh, au-delà de ses origines géographiques, s’est imposé dans le monde entier comme un accessoire de mode à part entière. Des icônes telles que Yasser Arafat, associé au shemagh de l’OLP, ont contribué à le démocratiser. La personnalité charismatique du leader palestinien a fait de ce foulard un symbole incontournable de résistance et de lutte nationale, un élément devenu presque inséparable de son image publique.
Au fil du temps, le shemagh a transcendé les frontières politiques pour s’ancrer dans des événements culturels de grande envergure. Lors de la Coupe du monde de football 2022, par exemple, cet objet culturel a connu une transformation similaire à celle des vuvuzelas en 2010, devenant un produit de supporter personnalisé et prisé, à l’instar des maillots et autres accessoires dédiés aux équipes nationales.
Dans l’industrie de la mode, le shemagh s’adapte et se renouvelle sans cesse. Il se décline aujourd’hui dans une variété de couleurs et de motifs, allant du noir et blanc traditionnel au rouge et blanc, chaque nuance suggérant subtilement une affiliation ou une préférence. Le shemagh classique, offert avec livraison gratuite par de nombreuses boutiques en ligne, attire une clientèle en quête d’un style affirmé, où le traditionnel se mêle au contemporain.